LAURENT MATTIO
MAÎTRE DE LA PEINTURE PROVENÇALE (TOULON,1892-1965)
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L'historien et critique d'art Alauzen di Gennova a su placer Laurent Mattio parmi les maîtres de la peinture provençale dans ses ouvrages et les expositions qu'il organisait.


Les Goélands, Rade de Toulon - Non Daté
Huile sur Panneau - 65X54cm




Laurent Mattio vu par l'historien et critique d'art Alauzen di Gennova


L'historien d'art Alauzen di Gennova qui avait organisé une expositon des oeuvres de Laurent Mattio en 1994 à Aubagne, disait de ce tableau dans la préface du catalogue: "Les goélands dans le port de Toulon s'apparentent à cet expressionnisme naturel et viscéral que l'on repère de mieux en mieux et à diverses époques dans le mouvement pictural de la Méditerranée. Les oiseaux affamés et batailleurs sur fond de coque d'un grand navire s'imposent par la puissance, la spontanéité et la maîtrise du coloris."

  • Exposition à Aubagne "Les maîtres du paysage provençal"


  • "Marcel Arnaud depuis Aix, Lesbros depuis Avignon, Laurent Mattio depuis Toulon, ont montré qu'il n'y avait pas bon bec que de Marseille et de Rive-Neuve.
    Mattio, moins connu qu'Arnaud, plus hardi que Lesbos, poursuit les recherches plastiques de Monticelli et inonde ses panneaux d'une forte lumière qui remonte de l'intérieur."

  • Exposition "L'expressionnisme des Provençaux 3"


  • "La résurgence expressionniste des Provençaux de l'après guerre se constate depuis les années cinquante jusqu'à nos jours. Cependant des points de rencontre bien plus anciens sont désormais reposés. Par exemple avec le pacifique François Nardi dès 1887, ami de Louis Corinthe qu'il reçoit sur la côte en 1903 et qui rencontrera Montenard, et Mattio proche de Nardi .
    L'observation sur un peu moins de cent ans des productions les plus en vue depuis Monticelli et Nardi permet de déceler un certain nombre de critères dont la composition par les masses, reconstituant, recomposant le monde par la superposition des coloris. Enfin, et c'est peut-être l'essentiel, une nouvelle description de la lumière par la recherche passionnée de la couleur des ombres opposées au soleil."

  • Exposition "Instinct baroque: Daumier, Monticelli, Ziem, Olive, Mattio, Ledda"


  • "Nous retrouvons en Laurent Mattio un tempérament à l'état pur. Il fut un admirateur de Monticelli, de Venise, de l'Italie, plus encore de l'éternelle Provence et de la côte varoise. Il les traduisit dans ses tableaux avec une intensité de couleurs et de matière qui leur valut des succès flatteurs dans des galeries nordiques. Des collectionneurs allemands notamment, surent reconnaitre en lui un expressionniste du sud. Si je devais rechercher un lien entre ces cinq artistes, je me référencerais encore à Germain Bazin. Il avait détecté avec finesse une particularité de composition et une autre dans le traitement des couleurs. Il remarquait chez les Provençaux "cette fameuse diagonale des compositions baroques" et encore ces "surcharges d'empâtement, procédé propre aux autodidactes ignorant les difficiles procédés techniques de la peinture transparente". Il est vrai que Daumier, Monticelli et Ziem ont tout appris par eux-mêmes ou presque, tandis qu'Olive et Mattio ont su se dégager des recettes d'école. Il est vrai que ces peintres sont guidés par l'obliquité, par la courbe, qui peut aller jusqu'à l'amorce de la spirale, chemin favori d'Ambrogiani maître d'un expressionnisme revisité. Et si nous ressentons profondément la force de cette couleur-matière et de cette matière-composition, c'est que les oeuvres de ces peintres passionnés, activés par leur flamme intérieure, sont des miroirs révélateurs de notre tempérament méditerranéen qui cache le feu sous la cendre."

  • Rétrospective "La maîtrise du coloris" - Laurent Mattio, Toulon, 1892-1965
    Le Comédia, Aubagne, 1994:


  • "Sa vocation a été soutenue par Montenard, Nardi et le milieu artistique toulonnais. Ses toiles, fortement dessinées en dessous claquent de couleur et de matière, vibrent de lumière exprimée en liberté. Il avait été accroché à la galerie Moullot à Marseille dès 1919, aux côtés de Seyssaud, plus tard avec Bonamici, Hurard, Van den Busche et souvent à la galerie Jouvène à partir de 1930, et à Lyon, et à Nice, etc... Il mérite avec les peintres cités, le qualificatif d'expressionniste du sud, dont il paraît être le représentant le plus caractérisé parmi les varois. L. Altiéri en octobre 1970 dans sa préface pour la rétrospective de 60 dessins au Musée de Toulon: "sur le motif, il avait l'habitude de préparer sa toile par un dessin très poussé qu'il fixait avant de peindre. Il utilisait parfois du graphite à l'huile, de la pierre noire d'Italie. Virtuose du noir et blanc, son dessin possède un attrait, un charme extraordinaire, qui rappelle l'oeuvre dessinée de Pissaro." Ces dessins expliquent la tension d'un artiste tiraillé entre son graphisme impressionniste et sa technique expressionniste de la couleur charnue. Opposition qui s'observe encore entre les lointains lisses, au pinceau, et les premiers plans vigoureux, les plans moyens lumineux travaillés, eux, au couteau, et terminés à la brosse."